Merci 2016.

Pour l’angoisse, pour les coups de blues, pour les déceptions. C’est dingue quand même, ce que j’ai été déçue cette année : le nombre de personnes qui m’ont laissée tomber,  le nombre de fois où j’ai eu l’impression d’être de trop, de ne pas être vraie, de ne pas avoir ma place.

Sauf que voilà, cette année j’ai grandi. Cette année j’ai compris que je n’avais pas besoin de me justifier tout le temps, que j’avais le droit d’avoir un cerveau mal branché et des neurones capricieux, que j’avais le droit de ne pas aller bien, que j’avais le droit d’être heureuse, que je méritais qu’on tienne à moi. Je me suis rendue compte que de la guerre entre moi et le cerveau gris il pouvait sortir quelque chose de bien, et que les jours où il n’en sort rien de bien justement je n’avais pas à m’en vouloir. J’ai compris que ce n’est pas parce qu’une personne a fait longtemps partie de votre vie qu’elle est digne d’y rester, qu’on trouve du soutien là où on s’y attend le moins et que ça peut vous sauver de vous-même, que ce n’est pas forcément les gens qui vous aiment le plus qui vous font le plus de bien, que parfois il faut savoir lâcher prise et se faire confiance. J’ai appris à me tenir debout toute seule, et même si je trébuche, même si je me sens souvent seule, même si j’ai encore besoin des autres et que ce sera toujours là, je suis fière de moi : je suis un peu plus ancrée dans le monde et même si c’est compliqué je ne laisse pas tomber.

Alors oui, cette année mon anxiété a muté : Les prémices des crises d’angoisse reviennent me dire bonjour de temps en temps, j’ai parfois peur de me lever le matin, persuadée qu’on va m’annoncer la mort d’un proche au réveil. Mon humeur n’a pas été géniale non plus ; j’ai des envies de pleurer qui me tombent dessus à des moments inopportuns, j’ai du mal à faire confiance et à concevoir qu’on puisse m’aimer, les idées suicidaires sont revenues pour la première fois depuis 4 ans. Souvent j’ai l’impression d’être dans une grande pièce de théâtre et de faire semblant devant des gens qui font semblant, sans qu’on ne ressente rien, sans qu’on ose se l’avouer. L’apathie me bouffe de temps en temps, mais elle m’a appris à quel point c’était important d’aimer : qu’il faut le faire de toutes ses forces et de toute son âme, qu’il faut s’y brûler, qu’il faut ressentir, qu’il faut aimer et être là pour les autres. C’est un peu ma vengeance, je veux prouver qu’on peut être là pour les autres, les soutenir, que ça ne coûte rien, que ça n’aurait rien coûté à ceux qui n’ont pas été là quand j’allais mal ces dernières années, que ce n’était pas de ma faute.

Et ce n’est pas grave. Ce n’est pas grave si j’ai besoin de prendre mon temps pour me faire aux autres et aux situations nouvelles, ce n’est pas grave si on pense que je fais semblant, que je m’isole volontairement, si on ne voit pas que je vais mal. Ce n’est pas grave, je vais le répéter jusqu’à y croire : Ce n’est pas grave.
Coucou cerveau gris, je ne t’en veux pas, je ne t’en veux plus, faisons la paix. J’ai passé tellement de temps à essayer de deviner ce qui n’allait pas chez toi, j’avoue que j’ai encore tendance à le faire, j’ai encore tendance à me fondre dans l’effet Barnum et à oublier qui je suis de temps en temps, tout le temps, mais encore une fois, ce n’est pas grave. Parce que la vérité cerveau gris, c’est que tu es parfaitement valide et que j’ai eu tort de te détester. On passe trop de temps ensemble pour se haïr. J’ai éteint mon portable et je l’ai jeté dans un coin, j’arrête de chercher des distractions, de te fuir, ce réveillon fête nos retrouvailles.

J’ai un peu peur de 2017, mais tant pis. 2017 arrive et on verra bien ce que ça va donner. Cette année, je vais surtout essayer de tenir le coup, je vais lire beaucoup, je vais me remettre à écrire, je vais écouter de la musique, en jouer, je vais peut-être enfin trouver mon chemin, je vais continuer à apprendre à vivre.

À toi qui me lis : Merci et Bonne année ! Et surtout tiens bon.

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